Chapitre sept : Celle qui juge
- lorkhanponey
- 24 juin 2017
- 12 min de lecture
Leonae a un nom que je ne sais pas prononcer. Et, chose importante, c’est une elfe. Mais ce n’est pas dans aucune de ces particularités que réside son histoire. Non, l’héroïne dont je vais vous raconter l’histoire s’est distinguée d’une manière bien particulière. Mais commençons par le commencement. Leonae est née sur le Plan des Justes, ce qui signifie plusieurs choses. Pour commencer, elle a été élevée suivant un code, un ancien livre écrit il y a des milliers et des milliers d’années par le Juge Originel. La structure de ce plan est organisée de manière très précise autour d’instances de Jugement. Les tribunaux principaux sont les plus hautes voix de commandement, ils jugent les affaires les plus importantes, sachant que le jugement final revient au juge suprême. Celui-ci est nommé tous les 13 ans par les juges des juges. Un conseil de trois juges dont le seul rôle est de décider qui sera le prochain juge suprême. Et je réalise bien sûr que j’ai beaucoup trop de fois utilisé le mot « juge ». Malheureusement dans le Plan des Justes, fervent défenseur de la justice, chaque personne située à une position de pouvoir est un juge et son pouvoir est déterminé par le tribunal dans lequel il se trouve. Alors habituez-vous au mot « juge », parce que si je dois faire une répétition dans toutes ces histoires, c’est bien de ce mot précis. Surtout que l’explication n’est pas finie.
Il est impossible de comprendre le fonctionnement du Plan des Justes, sans vous parler du pouvoir de jugement dont disposent tous les juges qu’ils soient itinérants ou fixes. Tout d’abord, je vous ai dit que la puissance d’un juge au sein de l’armée dépendait du tribunal dans lequel il se souhaitait. Cela signifie qu’en dehors des tribunaux, sur le champ de bataille par exemple, tous les juges ont le même pouvoir. Une hiérarchie aussi aléatoire pourrait poser problème s’ils ne suivaient pas aussi clairement le code. Les armées justes n’ont pas besoin de leader précis, car dès qu’un problème se pose, le code apporte la réponse. Ça marche bien dans la plupart des cas, et même si toutes les situations sont différentes, aux yeux de la loi, un criminel est un criminel, peu importent les circonstances. Pour pouvoir faire respecter la loi, les juges disposent d’un pouvoir très précis de jugement. L’énergie qu’ils utilisent provient directement de la volonté du juge suprême, qu’il transmet à travers les codes. Il suffit au juge de procéder au jugement du criminel, et si la loi a été correctement appliquée, la condamnation s’abattra sur le condamné. Lequel se retrouve instantanément sous l’emprise du juge qui a lancé le sort. Il convient de préciser qu’une loi ne peut condamner quelqu’un à mort. Les exécutions n’interviennent que sur le champ de bataille, pendant un combat. SI jugement il y a, la sentence la plus lourde consistera à combattre dans la guerre pendant 100 ans. Donc généralement, la mort survient de fait avant la dinde la condamnation, mais pas toujours.
C’est dans ce Plan qu’est né Leonae, d’un mère et d’un père opérant la fonction de juges. Ce n’est donc pas une surprise si elle fut entrainée dans le but d’opérer dans un tribunal une fois adulte (notez que je vais faire de mon mieux pour éviter les répétitions à partir de ce paragraphe). Très jeune, elle démontra une affinité pour le tir à l’arc. Ce qui était particulièrement apprécié, à cause de la droiture nécessaire pour cette discipline. Il fallait la même justesse de cœur pour atteindre sa cible d’une flèche que pour faire s’abattre un jugement. Les justes sont souvent critiqués, parce qu’ils confondent la justesse de leur cœur avec les règles de leur code. Ils agissent avec droiture certes, mais en suivant à la lettre les règles fixées par un livre écrit ils y a de trop nombreuses années et qui ne fut jamais mis à jour. Fermons cette parenthèse pour revenir un peu sur Leonae alors qu’elle gagnait son 11ème concours d’archer. Il s’agissait d’une compétition opposant nombre de candidats au poste de juste, et parmi toutes les épreuves proposées, celle de tir à l’arc était l’une des plus importantes. Notre héroïne décocha sa flèche sous l’œil approbateur des juges de juges dont je vous ai déjà parlé. Elle atteint le milieu de la cible avec une facilité déconcertante. Aussitôt la foule acclama la jeune archère. A peine âgée de quinze ans, elle était déjà la meilleure. Mais le sort voulut qu’elle attire la jalousie des autres compétiteurs, plus âgés et pourtant moins doués, moins appréciés qu’elle.
L’un d’entre eux, un jeune garçon du nom de Tanael vint la voir dans sa tente personnelle. Il l’informa qu’un de ses fans, timide, désirait plus que tout la voir dehors. Leonae, ayant été élevée dans la justesse du code, ignorait que le cœur de certains de ses camarades pouvait être noirci par un sentiment tel que la rancœur. Alors elle le suivit joyeusement jusqu’à la sortie du camp, lequel avait été construit en 3 jours au milieu d’une forêt pour accueillir la compétition. Derrière un large arbre, elle fut rapidement entourée par six camarades plus âgés qu’elle, trois garçons, deux filles et un enfant elfe, tous fatigués d’entendre ses louanges. Ils ne perdirent pas une seconde, le premier coup dans la mâchoire la fit tomber par terre. Elle reçut ensuite un coup de pied qui expulsa tout l’air de sa poitrine. Puis, ses assaillants s’acharnèrent, l’empêchant de se relever, lui brisant un bras puis l’autre. L’une des humaines semblait disposer d’un pouvoir empêchant Leonae de hurler, la contraignant à souffrir en silence. L’elfe qui jusque-là n’avait pas portée la main sur sa congénère, approcha avec deux flèches à la main. Dans un geste d’une cruauté sans nom, elle planta les deux morceaux de fer dans les yeux de l’archère. Tous s’enfuirent ensuite en courant, laissant leur victime se vider de son sang dans la terre et la poussière.
Si Tanael, qui n’avait pas participé à l’agression à proprement parler, n’avait pas regretté son geste, elle serait sans aucun doute morte. Heureusement, le destin voulut qu’il aille prévenir la Garde, laquelle agit suffisamment vite pour sauver l’elfe. Mais les flèches étaient enduites d’un poison particulier qui rendit impossible la guérison de ses yeux. La meilleure archère de son monde était maintenant aveugle. A cause du poison, il fut décidé de ne pas utiliser de magie pour la soigner. Si bien qu’elle fut obligée de patienter, guérissant lentement dans un lit d’hôpital. Sachez que la magie de guérison existe dans cet univers, certains prêtres servant la Voie des Dieux en ayant fait leur spécialité. Les magiciens les plus puissants sont parfois capables d’en lancer au moins un. Mais dans la majorité des plans, il est d’usage de ne les utiliser qu’en situation de combat, à cause d’un effet secondaire fort désagréable. Car il se trouve qu’un sort de guérison, assimilé à un sort de vie, n’est en fait qu’un sort de mort inversée. Ce qui signifie qu’un échec dans le lancement entraine la mort immédiate. Lorsqu’il est possible de guérir naturellement, ce danger est considéré comme trop grand. Surtout lorsqu’il existe des facteurs supplémentaires, tel que le poison dans le cas de Leonae. Sa guérison complète prit deux années. Période qui représente une bagatelle par rapport à l’espérance de vie d’un elfe (proche du millénaire pour ceux en bonne santé), mais dans la mesure où notre amie n’avait que quinze ans à ce moment-là, deux années complètes représentaient un temps très long, largement suffisant pour perdre toute foi en l’humanité, en ressassant encore et encore son infortune.
Mais ce n’est pas ce que fit Leonae. La où d’autres auraient abandonné tout espoir de pouvoir tirer de nouveau à l’arc, elle décida qu’elle n’avait nul besoin de ses yeux pour viser. Sur son lit d’hôpital, elle passa de longues journées sans faire un seul bruit, à s’entrainer à percevoir au-delà de son environnement direct. Au bout des deux années de convalescence, elle pouvait appréhender tout ce qui se passait dans les pièces autour d’elle, rien qu’en analysant les sons que captaient ses oreilles pointues. En parallèle, elle entraina son odorat et parvint rapidement à capter l’odeur de la nourriture sortant de la cuisine pour ensuite la suivre durant tout le trajet jusqu’à sa chambre. Lorsqu’elle put enfin sortir hors de sa chambre, il lui arrivait de se tenir debout immobile pendant des journées entières, juste pour sentir le vent sur sa peau, pour capter les courants les plus petits. Elle s’entraina ainsi pendant dix ans, sans jamais toucher une seule fois un arc ou une flèche. Elle se contentait de ressentir absolument tout autour d’elle, sous le regard inquiet de ses parents qui voyaient dans son comportement une forme de folie. Je crois l’avoir déjà dit, le Plan des Justes est très pragmatique et ne prend guère en compte les sentiments. Ainsi, une aveugle qui essaie de voir, même si c’est leur propre fille, c’est quelqu’un de stupide au mieux et de fou au pire. Et il se trouve que les juges ont l’habitude de toujours voir le pire.
Néanmoins, quand leur fille, maintenant âgée de vingt-sept ans, leur demanda un nouvel arc et des flèches pour s’entrainer, ils acceptèrent. Par pitié, ils placèrent la cible à quelques mètres seulement d’elle. Mais lorsque Leonae encocha sa flèche, elle s’aperçut pour la première fois depuis son accident à quel point elle voyait tout. Plus précisément, elle ressentait l’environnement autour d’elle avec une telle précision que c’était comme avoir une vision à 360°. Et c’était magnifique. Mais pouvait-elle toucher sa cible ? Elle tira une flèche, puis deux, puis trois. Très rapidement, elle avait vidé son carquois et touché toutes les cibles présentes dans la cour au moins une fois. Pas seulement celle placée devant elle, mais également d’autres rangées plus loin ou sur les côtés. Parfois à des angles qui rendait le tir difficile. Parmi les vingt-quatre flèches qu’elle avait tirées, seules deux avaient manqué leur cible. Une avait atteint le centre pile, celle destinée à la cible juste devant elle. Elle était encore loin du niveau qu’elle avait lorsqu’elle pouvait encore voir, mais tous ceux qui assistèrent à ses prouesses, restèrent bouche bée pendant plus d’une minute. Certains se précipitèrent dans sa direction, croyant qu’elle avait recouvré la vue par un quelconque miracle. Quand on lui demanda plus tard comment elle avait réalisé cet exploit, elle annonça fièrement avoir visé avec son cœur. Ce qui fut son erreur. Car dans le Plan des Justes, on ne le dira jamais assez, l’esprit doit être le seul organe avec lequel prendre une décision. La loi ne laisse pas de place aux interprétations auxquelles les sentiments se prêtent si souvent.
Le Code des Justes se compose de différents livres, le premier et le plus important étant celui de la Guerre (je sais que je ne vous ai toujours pas expliqué exactement ce qu’est la Guerre, patience, cela viendra). Le premier règlement, celui que les enfants apprennent dès qu’ils sont en âge de parler est le suivant : celui qui peut combattre dans la Grande Guerre, doit en faire son devoir. Leonae démontra par ses nouvelles compétences de tir à l’arc qu’elle était tout à fait capable de combattre. La seule chose qui aurait pu l’épargner aurait été que ses parents l’entrainent à devenir juge, ce qu’ils étaient censés faire. Mais ils avaient remarqué quelque chose d’étrange dans les sentiments de leur fille, et plutôt que de perdre du temps à essayer de le corriger, ils prirent la décision d’envoyer leur enfant unique sur les champs de bataille. Cela revenait à la condamner à mort, mais dans leur esprit ce n’était aucunement un problème. Notre héroïne n’eut pas le choix, et bien trop vite elle se retrouva un arc à la main en train de courir pour rester en vie alors qu’une araignée géante la poursuivait furieusement. Du moins pensait-elle qu’il s’agissait d’une araignée. Depuis qu’elle était arrivée sur le champ de bataille, ses sens qu’elle avait fait tant d’efforts pour développer, furent parasités par l’abondance de bruits, de poussières, d’odeurs de sang et de chair. Elle était aveugle de nouveau, et elle serait morte sans l’aide d’un individu en particulier. Son nom était Jack, et je vous ai déjà parlé de lui.
Le combattant abattit la bête qui poursuivait Leonae d’un coup puissant et guida l’archère désorientée vers un abri sûr. Bien entendu, tout concept de sécurité était relatif sur le plus grand champ de bataille de l’univers. Il décida donc de l’emmener dans la capitale de son Plan, puisque chaque Plan est représenté par une capitale sur le monde de la guerre. Chaque capitale est régie par une règle qui interdit tout conflit, de sorte que les combattants puissent trouver le repos dans ces villes de non-combat. Pour l’heure, retenez juste que le Monde dont je vous parle est situé au centre de l’Univers où se déroule mes histoires et qu’il est également le théâtre du plus grand champ de bataille existant. Jack demanda à sa nouvelle protégée si elle appartenait au Clan des Justes dans la mesure où elle portait le symbole bien connu de la balance sur son uniforme. Elle ne répondit qu’un mot : « non. » Alors il l’emmena dans son camp, celui des Neutres. Pourtant, il savait que les Justes étaient les ennemis jurés des Neutres à cause de la 2ème loi : la guerre n’aura lieu qu’entre des représentants de deux clans différents. Or, par définition les Neutres n’ont pas de Clan et ne respectent donc pas cette règle. Alors avant d’entrer dans la capitale, il conseilla à Leonae de cacher son symbole, ce qu’elle fit volontiers, le déchirant avant de le lancer dans la poussière. La justice l’avait abandonné, alors elle n’était pas prête de porter sa couleur. Dès lors, elle s’interdit à jamais de devenir une juge, car lorsqu’on tourne son dos au code, il est impossible de faire demi-tour.
Jack s’enticha de la jeune elfe, décidant de la prendre comme élève. C’était, comme je vous l’ai dit, un puissant combattant. Et cela faisait bien longtemps qu’il avait appris à exploiter tous ses sens pour voir afin de ne jamais être pris au dépourvu. Il entraîna Leonae pendant nombre d’années, augmentant toujours là difficulté, l’incitant à repousser chaque jour ses limites. Elle devint de nouveau une très bonne archère, mais pas seulement. Il l’entraina également au combat avec de nombreuses armes, il lui apprit à se déplacer de différentes manières selon l’objectif : être rapide, discrète, économe en énergie… Nombres d’années passèrent, mais elle devint une combattante très puissante, jusqu’à ce qu’elle soit jetée en prison. A ce stade, elle avait énormément changé physiquement. Elle était devenue plus grande, avait changé la couleur de ses cheveux pour se fondre plus facilement dans les ombres (donc ils étaient maintenant noirs), et de manière générale une certaine puissance rayonnait de son être. C’est peut-être pour cette raison que son père ne l’a pas reconnu quand il l’a condamnée pour avoir enfreint la 2ème règle. A ce moment, Jack n’était pas avec elle et il ne parvint jamais à la retrouver. En tout cas, pas avant que moi j’apparaisse dans l’histoire.
Durant quelques années, elle apprit à connaître les prisonniers qui côtoyaient les mêmes cellules qu’elle. Par un coup du destin, elle fut déplacée à de nombreuses reprises dans différents établissements carcéraux, ce qui lui permit d’apprendre de nombreuses histoires. Certaines étaient des mensonges bien sûr, mais grâce à l’entrainement de Jack elle savait généralement distinguer les menteurs de ceux qui disaient la vérité. Plus précisément, elle percevait la vérité quand elle existait. D’ici à sa libération, dix ans plus tard, il n’y avait aucun doute dans son esprit que la justice des justes était injuste. Trop de prisonniers avaient été condamnés pour des crimes qu’ils n’avaient commis que par désespoir. La peine prononcée les punissant bien plus qu’ils n’auraient dû l’être. Certains ont été forcés à abandonner des membres de leur famille blessés ou malades, des innocents probablement morts parce que les seuls prêts à s’occuper d’eux avaient été enfermés derrière des barreaux. Leonae ne voulait rien d’autre que corriger cela,, mais une fois encore le destin vint se mêler de son histoire. Car nombre de ces prisonniers avaient été jugés par son père. L’empêcher d’agir ne réglerait pas tous les problèmes, mais c’était une première étape. Un premier pas dans la direction de la vraie justice.
Une fois libre, elle n’eut aucun mal à retrouver sa cible. Il se trouvait dans le même tribunal depuis qu’il l’avait condamnée, elle. Il était toujours occupé à exercer une fausse justice sur des victimes d’un système brisé. Leonae attendit la nuit, écoutant chacun des jugements rendus. Sa fureur grandissant avec chaque sentence. Elle trouva un arc et une flèche, elle n’avait besoin de rien d’autre. Lorsque le jour se coucha enfin, elle décida de se poster sur un toit proche du tribunal, se fondant dans les ombres comme Jack lui avait appris. Lorsqu’elle entendit le juge sortir, elle encocha enfin sa flèche la dirigeant vers la nuque de sa cible. Elle aurait dû tirer, c’était son destin. Mais elle en décida autrement. J’ignore pourquoi elle ne l’a pas fait, elle a refusé de m’expliquer. Mais ce qui s’est passé juste après, elle me l’a décrit en détails. Qualifiant cet évènement de tournant dans sa vie. Elle se présenta devant son père, qui de nouveau fut incapable de la reconnaître. Et elle commença à réciter ses chefs d’accusations : « Vous êtes reconnu coupable d’avoir brisé la vie et causé la mort de milliers d’innocents, en imposant une justice ancienne sans prendre en compte les situations individuelles. Vous êtes accusé d’avoir jugé à partir d’un livre, alors que vous auriez dû écouter votre cœur. » Quand elle eut fini, le juge en face d’elle riait à gorge déployée. Personne n’avait jamais prononcé un jugement aussi stupide, déclara-t-il. Mais Leonae se contenta de prononcer la sentence : « Pour protéger l’univers de votre fausse justice, je vous condamne à passer le reste de votre vie sans pouvoirs. A partir de maintenant, vous serez incapable de porter le moindre jugement. Par ces mots, justice a été rendue. » A peine avait-elle fini que son père tomba à genou. Le jugement avait été rendu par une force jusque-là inconnue. Il se retrouvait contraint par la sentence, comme si le pouvoir des juges l’avait condamné. Ce qui était impossible, et effectivement ce n’était pas le cas. Mais je ne peux pas vous expliquer exactement ce qui s’est passé, il a fallu beaucoup de temps à Leonae pour comprendre. Alors il vous faudra patienter également.
C’est ici que cette histoire se termine. Alors que notre archère aveugle vient d’obtenir un pouvoir de jugement qui aurait dû lui être interdit. Je me suis toujours demandé si elle avait un pouvoir spécial, un don lui permettant de sentir les sentiments des autres de la même manière que Dragonlips. Mais en réalité, il ne s’agissait pas d’une capacité hors du commun, bien au contraire elle avait dû s’entrainer de nombreuses années pour être capable de lire dans le cœur des gens. Et en plus de ça, laissez-moi vous dire que je n’ai jamais rencontré quiconque de meilleur au tir à l’arc.
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