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Chapitre second : Celui qui est prisonnier

  • Photo du rédacteur: lorkhanponey
    lorkhanponey
  • 20 mai 2017
  • 5 min de lecture

Hobna Foot est et restera toujours un prisonnier. C’est son histoire que j’ai choisie de vous conter aujourd’hui. Pour que vous compreniez bien la grande toile du destin qui relie tout ce que je vais vous raconter, vous devez comprendre que les aventures d’Hobna prennent place dans un monde complètement différent de celles d’Orsel. En fait, les deux vivent dans des univers complètement différents et pourtant connectés par la grande guerre. C’est tout ce que je peux vous dire pour le moment, et je dois maintenant reprendre l’histoire de ce grand homme qu’est M.Foot. Je dis que c’est un grand homme, non à cause de sa taille, mais par les actions qu’il a accomplies, et plus encore à cause des actions qu’il est voué à accomplir.

Je vous ai dit que Hobna Foot est et restera toujours un prisonnier, il y a une raison bien particulière à cela. En effet, Madame Foot était une voleuse (une roublarde, disaient les gardes de la prison) assez réputée. Elle avait volé aux riches comme aux pauvres, et elle n’hésitait jamais à laisser une trainée de cadavres derrière elle. Elle profitait de la magie des portails pour se téléporter d’un monde à l’autre. Peut-être que cette phrase demande une explication, et elle viendra. Pour l’heure sachez juste que certains êtres de ce monde peuvent manipuler une énergie surnaturelle qu’on appelle la magie et notamment s’en servir pour créer des portails permettant de se téléporter d’un monde à un autre. A cause de cette interconnexion présente dans chaque univers (je vous ai dit qu’il y en avait plusieurs), un monde constitue en réalité un royaume. Et pour en revenir à Madame Foot, elle finit par commettre l’erreur de mettre le pied sur la même terre que foulait un certain « Jack le baroudeur ». Il s’agissait d’un puissant chasseur de primes intéressé par l’argent que plusieurs nobles avaient placé sur la tête de la mère de notre héros. L’histoire de Jack viendra plus tard, pour l’instant comprenez que c’est lui qui a permis à la justice de condamner la mère d’Hobna à trois vies passées en prison (une vie durant cent ans, certains allaient jusqu’au bout de leur peine, mais ce ne sont en général pas des humains comme notre amie). Durant cette sentence, le jeune Foot naquit d’un père inconnu de sa mère qui avait fréquenté trop de prisonniers pour savoir lequel était lequel. Par une bizarrerie du système pénal, Hobna fut condamnée à partager la peine de sa mère. Le calcul est compliqué, mais en gros lorsqu’il eut onze ans et que sa génitrice mourut de maladie, il lui restait deux-cent soixante quatre ans de prison.

Si vous avez une once d’humanité, vous serez outragé qu’un enfant parfaitement innocent puisse être condamné à faire de la prison à la place de sa défunte mère. Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas les seuls. Et ceux du clan de la compassion qui pensent comme vous interviendront avant la fin de ce récit. Pour l’heure, je dois vous expliquer ce qui s’est passé à la quinzième année de notre jeune héros. Voyez-vous, dans un univers magique comme celui que je vous décris, il est particulièrement difficile de s’assurer que tous ces prisonniers n’utilisent pas un sort quelconque pour s’enfuir avec ou sans aide. Alors certains avaient dédiés leur vie à chercher un moyen de régler ce problème. C’est par le travail de telles personnes que naquit un bracelet de fer brut, orné de symboles magiques qui fut placé sur le poignet d’Hobna. A peine s’était-il fermé que son influence ôta toute envie au jeune prisonnier de s’enfuir. A priori, ça marchait plutôt bien. Mais en réalité les effets secondaires étaient particulièrement horribles. Une des treize runes magiques présentes sur le morceau de fer avaient pour vocation de permettre à celui qui en avait le contrôle (en l’occurrence le gardien de prison) d’infliger d’importantes douleurs d’une simple pensée. Mais à cause d’un défaut, le sort avait tendance à se déclencher de manière complètement aléatoire sans aucun contrôle. Causant ainsi d’horribles souffrances à un jeune Hobna qui n’avait rien fait de mal.

Trois horribles années plus tard (pour vous dire à quel point les années furent épouvantables, les créateurs du bracelet envisagèrent presque d’arrêter la fabrication quand ils virent les effets qu’il avait sur Foot, et ils se sentirent un peu stupide d’avoir mis une rune empêchant de l’enlever même pour le créateur), le clan de la compassion fit son entrée en fanfare dans la prison, un groupe de puissants guerriers et magiciens déterminées à libérer les victimes de la guerre. En l’occurrence, les prisonniers. Hobna était d’ailleurs la principale raison de leur venue, et ils durent l’arracher à sa cellule à cause du bracelet qui lui ôtait toute envie de s’enfuir. Une fois les barreaux passés, l’effet du sort s’estompa et il fut amené près d’un puissant prêtre utilisant l’énergie des dieux eux-mêmes, qui fut à même d’annuler les effets du bracelet au moins en partie. Le groupe de la Compassion avait par le passé libéré nombre d'autres prisonniers équipés de bracelets similaires sur lesquelles ils avaient put expérimenter. Mais le bracelet d’Hobna était défectueux, si bien que le prêtre ne parvenait qu'à atténuer l'effet de certaines runes quant il pouvait habituellement les détruire complètement. Ce fut plus qu’il n’en fallait pour Hobna qui venait de remarquer la présence du directeur de la prison blessé par terre. Normalement il n’aurait pas pu ne serait-ce que songer à le tuer, mais grâce au sort du prêtre il put accomplir son désir le plus profond. Il saisit une grosse pierre brisée d’un mur et s’en servit pour ni plus ni moins éclater le crâne de l’homme à ses pieds. Geste tout à fait compréhensible dans la mesure où il était persuadé que le directeur était responsable de toutes ses souffrances puisqu’il contrôlait le bracelet. Personne n’avait dit au jeune Foot que le bout de métal était hors de contrôle et qu’en réalité son prétendu tourmenteur faisait tout ce qui était en son pouvoir pour diminuer sa souffrance, s’épuisant mentalement en essayant de contrôler le bracelet. Maintenant qu’il ne pouvait plus exercer son influence dessus, Hobna allait souffrir encore plus souvent qu’avant. Mais pour l’heure, grâce à la magie du prêtre, il ne s’en rendait pas compte.

J’imagine que c’est un bon endroit pour finir cette histoire. A cause du meurtre qu’il avait commis, Hobna Foot ne pouvait pas s’éloigner de plus de un kilomètre de l’influence du prêtre sans souffrir le martyr. Il s’engagea donc dans le clan de la compassion pour ne jamais avoir à s’en éloigner, et aussi en espérant que peut-être les puissants mages du groupe parviendraient à le libérer. Chose qui, je le rappelle, était impossible.  Cela va sans dire, mais notre jeune héros avait appris tant par sa mère que par les autres prisonniers le délicat art de la roublardise. Il devint donc en partie voleur et en partie assassin. Vous vous demandez peut-être pourquoi je parle de lui comme d’un héros, alors que pour l’heure il n’a rien fait d’extraordinaire. Et vous avez raison, car tout comme Orsel, Hobna n’est pas destiné à s’illustrer dans sa propre histoire. Mais dans celle d’autres. Et comme je vous le dis bien souvent maintenant, je vous raconterai tout ça une autre fois.


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