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Le jugement des sorciers

  • Photo du rédacteur: lorkhanponey
    lorkhanponey
  • 26 avr. 2017
  • 4 min de lecture

Il était une fois 2 amis versés dans l’art de la magie, Léon et Chris. Comme tous les magiciens, ils vivaient dans le secret, respectant à la lettre le Code d’Honneur des Sorciers. Un livre écrit il y a de cela 1000 ans et qui dicte toutes les règles que doivent appliquer les êtres manipulant la magie, quels qu’ils soient. Quiconque enfreint ce code s’expose à un châtiment pire que la mort. Il se trouve que la règle numéro 1 interdit l’usage de la magie devant un être doué d’intelligence et ignorant l’existence de cette force. Et c’est justement cette règle qui fut enfreinte par Léon, le premier des 2 amis. Sur le moment, il n’eut pas beaucoup de choix. Un enfant se trouvait sur le chemin d’un bus. Il n’avait aucune chance de survivre sans un petit coup de pouce magique. Alors le magicien invoqua un puissant courant d’air pour écarter le petit garçon et le faire atterrir en sécurité sur le trottoir. Et maintenant, 1 semaine exactement plus tard, son procès commence.

Le juge, puissant géant avance dans la salle. Quand il est assis sur son trône, l’audience commence. « Faites entrer l’accusée ! » déclare-t-il d’une voix puissante. Aussitôt, 2 gardes firent entrer Léon dans la pièce. Il semblait avoir été relativement bien traité, ce n’est après tout pas dans les habitudes des magiciens d’être mal élevé. Une fois qu’il fut installé à sa place et libérés de ses chaînes, l’un des employés du tribunal énonça les chefs d’accusations : « Léon Ganade ! Vous êtes ici accusé d’avoir utilisé un sort magique en présence d’une grande quantité de non pratiquants. Par ailleurs, vous avez échoué à réparer votre erreur en effaçant la mémoire des civils présents. Par votre acte, nous estimons qu’une vingtaine de non-initiés ont eu un aperçu de notre monde. Vous êtes reconnu coupable sans présomption d’innocence pour ces faits, si vous échouez à convaincre ce tribunal que votre action était justifiée, vos pouvoirs vous seront retirés et votre mémoire sera effacée. » Suite à cette tirade, l’homme ayant fini sa lecture, se retira de la pièce. D’un simple geste de la main, le puissant juge invita Léon à défendre son cas.

L’accusé produisit le discours suivant : « Je reconnais la toute-puissance de votre jugement, et je vous remercie de me laisser vous expliquer. Les faits ont eu lieu il y’a une semaine, mais je vous prie de croire qu’ils sont encore frais dans mon esprit. Je suis sûr que vous n’ignorez pas la nature des moyens de transport rudimentaire utilisés par les non pratiquants. Ce sont des engins de mort, présentant tant de dangers que je ne pourrai pas les compter. Et quand j’ai vu cet enfant, si jeune, sur le trajet de ce qu’ils appellent un bus. J’ai agi par instinct pour le sauver. Je reconnais que c’était une erreur, j’aurais dû agir autrement. J’aurais dû penser à protéger notre secret avant tout. Mais j’ai fait ce que j’ai pu pour sauver une vie qui méritait de continuer. Je vous remercie de m’avoir écouté. » Ce n’était pas la première fois qu’un magicien brisait la règle numéro 1 pour sauver un innocent. Mais jamais aucun n’avait réussi à convaincre le juge. Léon ne fut pas l’exception.

Le géant conclut le procès ainsi : « Notre code est ancien mais précis. Il doit être respecté à la lettre par quiconque veut intégrer notre communauté. Léon Ganade, tu as brisé la règle numéro 1. Ton action était honorable, mais c’était néanmoins une erreur. Par conséquent, tu dois subir notre châtiment le plus sévère. Acceptes-tu de t’y soumettre ? » Le jugement était implacable comme toujours. Et le meilleur ami de Léon fut incapable de réagir. Il resta immobile dans un coin de la salle, incapable d’émettre un son. S’il tentait quelque chose, il craignait de subir la même sentence et de perdre ce qu’il avait de plus précieux : sa magie. Alors il se contenta d’observer tandis que le juge prononça la sentence. Et c’était tout : à partir de maintenant, il ne pourrait plus jamais parler à Léon.

Les jours suivants, Chris commença à réaliser que la magie n’était plus aussi agréable qu’avant. Ses sorts jusque-là doux et agréables lorsqu’il les lançait, étaient maintenant durs et sombres. Il savait que c’était un reflet de son âme, il savait qu’il avait commis la pire erreur de sa vie en ne levant pas la voix pour défendre son ami au tribunal. Il se sentit encore plus coupable lorsqu’il rendit une visite à son ancien ami. Avec une partie importante de ses souvenirs effacés, Léon était devenu une larve, de manière assez littérale. Il déprimait parce qu’il n’avait aucun but dans la vie, ignorant qu’il l’avait perdu il n’y a pas une semaine. Léon sourit pour la première fois depuis le jugement lorsqu’une lumière brillante se mit à voler devant lui. Il ignorait d’où elle venait, mais lorsqu’elle lui pénétra le cœur, il se sentit bien. Comme si tous ses soucis n’avaient plus aucune importance. Une semaine plus tard, il rencontra un homme qui lui semblait fort familier. Mais il ignorait d’où. L’homme semblait dans le même état qu’il y’a peu, comme si on lui avait retiré tous ses souvenirs heureux. Alors Léon choisit de l’aider à aller mieux, devenant son ami. Et effectivement, ils devinrent tous deux les meilleurs amis du monde. Ce sentiment de vide qu’ils avaient ressentis au début avait été vite remplacé par les souvenirs qu’ils se créèrent ensemble.


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