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Aucune pitié

  • Photo du rédacteur: lorkhanponey
    lorkhanponey
  • 21 avr. 2017
  • 3 min de lecture

Je suis mort. J’ignore comment, ou pourquoi. Mais le résultat est là. Je l’ai su dès que j’ai contemplé mon corps sans vie gisant sur le sol. Maintenant, je suis un fantôme, ce qui signifie que les vivants ne peuvent pas m’entendre, me sentir, me voir ou me toucher. Comme si je n’existais plus. Je suis complètement seul. Je vois ma mère, elle est dévastée. Pour une raison que j’ignore, je ne peux pas sortir de ce qui a été ma maison. Ce qui veut dire que je n’ai pas pu assister à mon propre enterrement, ce qui m’a laissé du temps pour réfléchir. Pendant que mes proches plaçaient mon corps dans sa dernière demeure, j’ai réfléchi à ma mort. Plus exactement comment j’étais décédé. Quelqu’un, ou quelque chose m’avait tué. A l’instant exact où je réalisai cela, je le vis. Elle était toujours là, cette chose tapie dans les ombres. Je pouvais le voir, mais lui ignorait mon existence.


Il était dans la chambre de mon petit frère. Je ne compris pleinement ce que ça signifiait que la nuit, lorsqu’il entreprit d’étrangler mon frérot. D’instinct, je me jetais sur lui pour le maîtriser mais ne parvint qu’à traverser le lit. Peu importe mes actions, je ne faisais que passer à travers, incapable de le toucher. Je ne pouvais que regarder alors que la vie quittait petit à petit le corps de mon petit frère. Juste avant que son cœur ne s’arrête, mon père alluma la lumière, chassant l’ombre tueuse. Ignorant ce que j’avais vu, il mit ça sur le compte du chagrin, du stress ou une connerie de ce genre. Mais l’ombre était toujours là, elle allait revenir et les tuer comme elle m’avait tué. Je devais les prévenir, Maman ! Papa ! Vous devez partir le plus vite possible. Elle va vous tuer. Mais peu importait le volume de mes cris, personne ne m’entendait.


Le lendemain, il s’attaqua à mon père dans sa douche. Il le fit tomber et se briser le crâne. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour l’en empêcher, mais le corps de mon père n’a fait que me traverser dans sa chute. Alors que je fixais le sang s’échappant de la plaie béante derrière sa tête, l’ombre arrêta l’eau. Mais pourquoi ? Quel était son plan ? Je la suivais, réalisant petit à petit l’horreur qui était sur le point de se dérouler devant moi. Cette fois, il voulait tous les tuer. Il se dirigea vers la chambre de ma mère où elle était en train de se coiffer. Elle avait décidé de prendre un bain et ne l’avait pas encore vidé, probablement parce qu'elle avait toujours l’habitude que je le prenne après elle pour économiser l’eau. Ce qui veut dire que ce qui se déroula ensuite sous mes yeux était de ma faute. L’ombre l’attrapa par les cheveux et la traîna à travers la salle d’eau, jusqu’à la baignoire où elle lui força la tête dans l’eau. Une fois encore, je fus impuissant à empêcher la noyade de ma mère. Je vis le désespoir dans ses yeux alors qu’une force invisible la maintenait au fond du bain. En l’espace de seulement 5 minutes, je venais d’assister aux meurtres de mes 2 parents.


Il ne restait que mon frère. Pour lui, l’ombre décida de l’enfermer dans sa chambre avant d’incendier la maison, ce qui signifierait que son supplice n’était que plus grand. Un supplice auquel je ne pouvais qu’assister. Je le vis frapper comme un dément à la porte, pleurant, criant, souffrant. Alors que le feu se répandait, bientôt la fumée entra dans sa chambre. A aucun moment il ne songea à passer par la fenêtre, malgré les signes que je lui faisais. Il se serait sûrement fait mal, mais au moins il serait toujours en vie. A la place, il continua de frapper la porte jusqu’à ce que les forces le quittent, mais il était trop faible. C’est alors que se produit ce que je n’espérais plus, mon petit frère, maintenant caché sous le lit, me regardait. Rapidement il s'évanouit à cause de la fumée, mais ce regard fut suffisant pour me faire comprendre que quelque chose avait changé. Je parvins enfin à le prendre dans mes bras et le porter à travers les pièces brûlantes jusqu’à l’extérieur où il allait être en sécurité. Grâce à ce miracle, mon frère est vivant aujourd’hui. Il a réussi à surmonter la mort de sa famille proche, grandissant chez son oncle du côté maternel, il a réussi à avoir une belle vie tout compte fait. Si seulement ce miracle avait vraiment eu lieu. Si seulement je n’avais pas vu mon frère brûler sous son lit… Si seulement...


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