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J'ai refait un rêve

  • Photo du rédacteur: lorkhanponey
    lorkhanponey
  • 29 mars 2017
  • 3 min de lecture

J’ai fait un rêve. Puis je l’ai refait, plusieurs fois. Je suis dans une pièce blanche avec d’autres personnes. Il y a un berceau avec un bébé, un adolescent, un adulte et un vieil homme. A chaque fois que je m’approche du plus jeune, il me voit et il sourit. Mais les autres, ont toujours l’air triste. Puis le jeune vient vers moi, et me dit qu’il est désolé. C’est toujours à ce moment que je me réveille. Je n’en ai jamais parlé à ma mère, elle a trop de problèmes depuis que papa est mort. Je fais de mon mieux pour l’aider avec mes petits frères, des jumeaux de 8 ans complètement débiles. Notre père nous a légué une salle de théâtre. Maman voulait la vendre, mais un de ses amis l’a convaincu de l’ouvrir. De faire venir des magiciens, faire jouer des pièces de théâtre. J’aime bien l’ami de ma mère, c’est quelqu’un de sympa. Il s’est même proposé pour monter un numéro lui-même. Mes petits frères et moi avons pris la décision de l’aider.

C’est comme ça que j’ai décidé de devenir magicien. Justement, dans le rêve, l’adolescent tient un paquet de cartes, et il fait des trucs géniaux. J’espère qu’un jour je serais aussi fort que lui. On a monté un spectacle familial, plus ou moins. La vedette n’est autre que notre beau-père, mais ça compte quand même. Pendant les quelques mois de préparation, c’était difficile de joindre les deux bouts. Je n’avais plus de temps pour mes études, sauf qu’elles sont obligatoires jusqu’à 16 ans. J’étais donc obligé de faire “acte de présence” un maximum sans pour autant être capable d’étudier sérieusement. Sans les aides de l’Etat, toute ma famille serait probablement morte de faim. Mais une fois que le théâtre allait ouvrir, ce serait différent.

Ça a été un désastre. Mes abrutis de frères ont commencé à se disputer, alors que l’intérêt de l’effet reposait sur le fait que le public ignore qu’ils étaient deux. Moi j’ai fait tomber mes cartes parce que je ne pouvais pas m’empêcher de trembler. Le seul vrai magicien ne fut pas suffisant pour rattraper nos erreurs. Au final, ma mère a dû vendre la salle. Je suis revenu à l’école pour de vrai, avec un gros retard que je n’ai jamais réussi à récupérer.

Pendant tout le collège, j’ai pu parler à l’adolescent. Parce que j’étais devenu lui. Je voyais à travers ses yeux un petit enfant plein d’espoir qui me souriait. Et tout ce que je pouvais me dire, c’est que j’avais échoué. Je ne serais jamais capable de réaliser ses rêves. Je ne serais jamais un magicien. Je ne serais jamais quoique ce soit. J’avais bien compris que les autres, c’était moi aussi. Et leur mine triste, c’était certain que j’allais mal finir.

C’est ce que je pensais, jusqu’à ce que je tombe sur un livre : “ The 7 habits of highly effective people”. Je ne vais pas aller jusqu’à dire qu’il a changé ma vie. Mais ça m’a fait comprendre que je n’étais pas esclave de ma propre vie. Oui, j’étais en échec scolaire, mais ça ne veut pas dire que j’allais être en échec toute ma vie. Il y a une chose que je sais faire, une chose que j’ai toujours voulu faire : la Magie.

Ainsi s’ouvrit un nouveau chapitre de ma vie, le début de ma carrière de magicien sur YouTube. De nouveau, je reçus l’aide de ma famille. C’était dur. Les premières années ne me rapportèrent pratiquement rien. Mais à force de persévérance, à force de continuer dans la voie qui me plaisait, je parvins à devenir celui que je rêvais d’être, enfant. J’ai continué à faire le rêve après ça. Mais les adultes de la pièce avaient changé, ils souriaient. Plus le temps passa, plus j’appris à les connaître. Je pouvais converser avec eux, et ensemble nous pouvions rassurer un adolescent inquiet. Lui affirmant qu’il s’en sortirait très bien, peu importe les circonstances.


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