La salle mystère
- lorkhanponey
- 23 mars 2017
- 3 min de lecture
Ma ville n’est pas très grande. Nous avons en tout et pour tout 2 collèges. L’un est privée, l’autre public. C’est dans ce dernier que j’étudie, et c’est dans celui-ci que j’ai remarqué la “salle qui n’existe pas”. Mon école n’est pas très grande, il n’y a qu’un étage et on en a vite fait le tour. Je sais où se trouve chaque toilette, les bureaux de l’administration, la vie scolaire, chaque salle de classe, le CDI et même les 3 placards à balais. Mais il existe une porte au rez-de-chaussée qui ne mène nulle part. Depuis le début de l’année, je ne l’ai jamais vu ouverte et je n’ai jamais vu personne y entrer. Pourtant, on entend des bruits de discussion provenant de l’intérieur. Aucune fenêtre ne permet de voir ce qui s’y passe. Or, un jour, une explosion retentit à travers tout le bâtiment. Puis, plus rien. Avant que j’aie le temps d’enquêter avec mes amis, la sonnerie de début des cours retentit. La journée finit sans que nous n’ayons l’occasion de découvrir quoique ce soit. Le lendemain, le changement fut frappant. Les professeurs, jusque-là introuvables durant les récrés, faisaient maintenant partie du paysage, que ce soit dans le hall ou même dans la maison des lycéens. Et pendant ce temps, de la pièce mystère, des coups de marteau, des bruits de perceuse et d’autres sons résonnaient dans les murs. Comme si la salle cherchait à se réparer d’elle-même. Comme si elle était vivante, mais blessée. Peut-être était-ce là l’explication de la présence des enseignants. Ils devaient peut-être nous protéger. Ou au contraire, peut-être se tenaient-ils prêt à nous capturer au moment le plus important. Lorsque la salle serait enfin prête, mais à quoi ? Quel était l’objectif final ?
C’en était trop : avec mes 4 meilleurs amis, j’étais bien décidé à découvrir de quoi il en retournait. Alors cet après-midi-là, à la sonnerie, nous sommes restés dans les toilettes de la cour, cachés. Après une dizaine de minutes, l’opération : “mort à la salle des morts” pouvait commencer. Le nom ne venait pas de moi, mais il exprimait clairement ce que nous nous attendions à trouver. Le premier obstacle était de taille, traverser la cour. Heureusement, personne ne s’y trouvait et nous pûmes donc avancer à couvert des casiers, constamment baissés pour que personne ne nous aperçoive depuis une fenêtre. Le 2ème obstacle, de loin le plus dangereux, était de passer devant la vie scolaire. Mais nous avions un plan. Nous avions Hugo. Inutile de lui dire quoique ce soit, il connaissait sa mission. Il se leva solennellement, et entra dans la vie scolaire. Le pion de faction l’interrogea sur la raison de sa présence. Hugo, sans rien dire, se contenta de vomir sur l’ensemble du bureau, la panique qui s’ensuivit dans le bureau fut suffisante pour que notre passage ne soit pas remarqué. Le 3ème et dernier obstacle était le CDI dont la porte était toujours ouverte. Lucas était à l’honneur, il se contenta d’entrer et de fermer la porte derrière lui pour que nous puissions passer. Enfin, nous étions devant l’objectif, la porte des damnées.
Les bruits plus fort que jamais furent presque suffisants pour nous faire reculer. Mais nous avions trop sacrifié, trop risqué pour abandonner si près du but. La poignée était à quelques centimètres. 2 centimètres, 1 centimètre. Ma main toucha la poignée, et j'ouvris la porte. Derrière, un spectacle d’horreur se dévoila : un coin de la pièce tout à fait normal équipé de canapés, bureaux, chaises et casiers. Dans l’autre coin, des hommes monstrueux frappait un mur avec leurs armes en formes de marteaux, tournevis et autres outils. Comme s’il s’agissait des ouvriers en train de réparer un une tapisserie. C’était le cas d’ailleurs. Cette pièce était en réalité la salle des profs. Le bruit provenait de la machine à café qui avait éclaté, maculant les murs de café, lesquels n’avaient pas supportés le choc. Les ouvriers étaient là pour réparer la machine et arranger le mur. Les professeurs devaient avoir rejoint les élèves pour profiter des machines à café des collégiens. Du moins c’était la réflexion que je me fis pendant la première des heures de colle que je reçus en punition. Point positif de l’affaire j’eus la même punition que tous mes camarades. Même si 3 heures de colle paraissaient exagérées pour un groupe d’aventuriers comme nous.
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