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Nixbian le reclus

  • Photo du rédacteur: lorkhanponey
    lorkhanponey
  • 15 mars 2017
  • 2 min de lecture

Il était une fois moi, un pauvre gus que personne ne connaît et qui vit dans les égouts. Mon nom est Nixbian, vous le prononcez comme vous voulez, c’est pas mon problème. Je suis né d’une mère que je n’ai jamais connue, et d’un père qu’elle n’a probablement jamais connu, avec la capacité de me transformer en n’importe qui. Pourtant, j’ai choisi de vivre en exclu d’une société qui m’a rejeté. Bon ok, j’imagine que c’était pas vraiment un choix. Mais ça me convenait très bien.


Jusqu’à ce qu’un matin ma tranquillité fut brisée. C’était il y a une heure, je me suis réveillé avec un mal de crâne à assommer un mur. Ce qui n’est pas chose aisée. La douleur variait selon la direction dans laquelle je me dirigeais. Donc j’ai pris le chemin le plus agréable, et je suis toujours en train de marcher. Je pense que c’est un genre de magie chelou, mais puissante. Dès que je m’écarte de la route ne serait-ce qu’un peu, ma tête menace d’éclater.


Ça me prend une bonne partie de la journée, forcé de marcher avec les habitants du soleil. Finalement, je me retrouve face à un gigantesque manoir dans lequel semble avoir lieu une soirée, à en juger par le nombre de personnes entrant. Si je dois y aller, il va me falloir prendre l’apparence de l’un d’entre eux. Je choisis le premier que je trouve, un peu à l’écart et je l’assomme pour prendre sa place. Une fois à l’intérieur, je réalise que ce que je croyais être une soirée est en fait un sacrifice rituel de bébé. Pire encore, mes douleurs s’accentuent dès que je m’éloigne ne serait-ce que d’un pas du nouveau-né. Mais Je n’ai jamais plus souffert que quand le maître de cérémonie a soulevé son couteau. Mon instinct de survie se déclenche, en quelques secondes je suis devenu un fauve sauvage en train de dévorer le visage du cultiste. Eh, je n’ai jamais dit que je pouvais pas me transformer en animal. Dès que le prêtre fut à terre, mes douleurs prirent fin. Aussitôt, je compris que je devais protéger l’enfant. Pour ça, je choisis l’apparence d’un aigle majestueux. Attrapant le bébé entre mes serres, je m’envole par une fenêtre.


A partir de ce jour, chaque instant de ma vie, chaque souffle de mon corps, chaque battement de mon cœur ne fut consacré qu’à une chose : la protection de cet enfant. Les années passèrent, sans que jamais les cultistes n’abandonnent leur traque, du moins jusqu’à ce que j’aie fini dès les anéantir. Pendant tout ce temps, je suis resté en permanence connecté au garçon. Etant donné que je ne pouvais le quitter, il était également de ma responsabilité de lui apprendre la vie. Ce qui signifie que j’ai été obligé de l’apprendre moi-même. Après des années passés en reclus, tout ce qu’il fallut c’est un enfant. A cause de lui, ma vie entière fut retournée. Ou peut-être grâce à lui. Je suis obligé d’admettre que ça fait du bien de marcher au soleil. De côtoyer d’autres êtres vivants. De tenir à quelqu’un plus qu’à sa propre vie. En définitive, j’ignore si c’est moi qui l’ai sauvé, ou lui qui m’a épargné une vie de solitude.


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